Archives de catégorie : béton
Toupie de béton pour la protection d’un site naturel
50 ans de PIERI
Merci M. Vicat pour le ciment artificiel ! #mabibliothèque
La naissance du ciment armé #mabibliothèque
La vibration des bétons #1
Dans le billet précédent, j’abordais rapidement la vibration des bétons.
Je reviens aujourd’hui plus en détails sur le sujet.
Bétons auto plaçant, vibration ou pas?
Premier point, les Bétons Auto Plaçant (BAP), appellation générique qui regroupe les bétons qui ont la faculté de se mettre en place seul. On retrouve dans cette catégorie :
– les BAP pour les ouvrages verticaux
– Les BAN ( Béton Auto Nivelant) pour les ouvrages horizontaux
– Les Auto Compactant principalement utilisé pour le remblai des tranchées sur la chaussée
Cette catégorie de bétons n’a pas besoin de vibration, toutefois, quelques bonnes pratiques sont à mettre en œuvre lors du coulage. Lorsque l’on utilise un moule ou un coffrage avec des saillies importantes ou des formes particulières, il faut (dans la mesure du possible) incliner le coffrage enfin d’éviter les pièges à air
De même, pour les ouvrages horizontaux, il convient de chasser l’air à la surface à l’aide d’une barre de débullage en deux passes croisées.
Il ne s’agit donc pas de vibration mais de pratiques donnant une qualité optimale de ces bétons.
La vibration des bétons : pourquoi?
L’objectif de la vibration des bétons est de le rendre plus compact (serré, fermé). Ce qui a pour effet d’augmenter ses performances physiques et mécaniques et ainsi de le rendre plus durable et résistant aux agressions extérieures (pluie, gel, dégel, …). De tous temps, les utilisateurs du béton ont cherchés à augmenter ses performances : plus résistant, plus compact, plus durable,… Les premières réflexions à ce sujet sont relatées dans le livre de Cyrille Simonnet : Le béton, histoire d’un matériau : Economie, technique, architecture
Que se passe t-il lors de la vibration ?
Les bulles d’air vont être chassées vers l’extérieur. Les différents éléments constituants le béton (gravier, sable, fines,…)vont se placer les uns par rapport aux autres afin d’optimiser le squelette granulaire du béton.
Je vous remets l’illustration tirée du B71 de la Collection Technique Cimbéton déjà présentée dans le billet sur les fondamentaux de la mise en œuvre et qui montre clairement le phénomène.
Avec quels outils?
Pour obtenir de bon résultats, il faut utiliser les bons outils.
Parmi la gamme d’outils, on a le choix entre des vibrateurs internes et des vibrateurs externes. Le choix se fait en fonction des travaux à réaliser, de la quantité de béton à vibrer, de la complexité de l’ouvrage.
Les vibrateurs interne sont essentiellement des aiguilles vibrantes de diamètre, longueur et puissance différentes.Le diamètre est déterminé en fonction de l’espacement disponible dans le coffrage. Au passage, je rappelle que l’aiguille ne doit pas toucher la peau de coffrage ou les armatures !
On trouve sur le marché, des vibrateurs électriques, pneumatique et hydraulique. Ils sont internes ou externes.
Dans la famille des vibrateurs externes, on trouve les vibrateurs fixés sur les montants externes du coffrage, les règles vibrantes, les compacteurs et plaques vibrantes. Les modèles sont nombreux et à choisir en fonction de la réalisation.
En atelier ou en usine de préfabrication (rarement sur chantier), la table vibrante et particulièrement efficace.
Il reste encore bien des choses à dire sur la vibration des bétons… je reviendrai donc dessus prochainement !
Béton, fondamentaux concernant la mise en oeuvre.
- AVERTISSEMENTS avant la lecture de ce billet -
Je présente ici, simplement, quelques fondamentaux à connaître lors de la mise en oeuvre du béton, inspiré des erreurs les plus courantes. Je reviendrai plus en détails sur certains points dans de futurs billets.
Vous êtes de plus en plus nombreux à utiliser le béton dans les travaux de votre maison, pour le gros oeuvre, la décoration ou la fabrication de meuble ou d’objet. Il est donc utile de faire le point sur quelques connaissances fondamentales lors de la mise en oeuvre afin d’obtenir de beaux résultats.
L’eau dans le béton : « point trop n’en faut ! »
L’eau à la fois utile et néfaste au béton, elle permet l’hydratation de la pâte de ciment liant les granulats. Elle améliore la maniabilité du béton. Attention, un surdosage en eau entraîne un affaiblissement de la résistance mécanique du béton, la ségrégation des différents éléments le composant, une diminution de sa durabilité, l’augmentation des phénomènes de retrait, la diminution de la résistance aux cycles gel/dégel.
L’eau doit être propre et répondre à la norme NF EN 1008. La quantité d’eau dans une formulation de béton est en rapport avec la quantité de ciment . Pour une utilisation standard le rapport E/C doit être proche de 0,5. Ce coefficient peut être abaissé en utilisant des plastifiant ou des fluidifiants (si vous êtes débutant, contentez vous d’utiliser uniquement de l’eau en respectant scrupuleusement les dosages indiqués sur les fiches techniques !)
« Laisse béton », mais attention à la hauteur !
Lorsque vous manipulez du béton frais, évitez de le transporter dans des brouettes ou des seaux sur de trop longues distances cahoteuses. Vous créez à ce moment, un phénomène de vibration ( j’en parle dans le chapitre suivant). D’ailleurs, pour éviter cette vibration, les camions toupies malaxe le béton en roulant. Une fois prêt, votre béton doit être mis en place rapidement. Rapidement !… Mais pas n’importe comment ! Au moment du coulage, il faut éviter d’incorporer de l’air dans le béton qui doit rester le plus compact possible. De même, il ne faut pas faire chuter le béton de plus de 80cm de haut, au delà de l’air que vous faites entrer dans le mélange, en arrivant au sol, les éléments ( gravier, sable, fines, pâte de ciment ) vont se séparer : c’est ce que l’on appelle la ségrégation. Vous risquez le même résultat lors du coulage d’ouvrages verticaux fortement ferraillé, les aciers font office de tamis. Dans ce cas, il faut donc prévoir des cheminées de coulage.
Vibrer pour le béton !
La vibration est un point délicat de la mise en oeuvre. tous les bétons doivent être vibrés à l’exception des Bétons Auto Plaçant (BAP).
Le béton frais est un mélange de ciment, d’eau, de sable, de gravillons, d’adjuvants et de … bulles d’air.
Le béton ne peut, sans effet mécanique, occuper la place des vides d’air.
Cela peut être obtenu par le compactage mais principalement par la “VIBRATION”.
La vibration met artificiellement en mouvement les éléments du béton (granulats, ciment, eau).
Elle assure le bon remplissage des coffrages et des moules, le serrage du béton et sa désaération en favorisant l’imbrication des granulats et en expulsant les bulles d’air.
Une illustration vaux mieux que de long discours…
La vibration apporte au béton des propriétés non négligeables :
- Elle assure le bon remplissage du moule et un bon enrobage des armatures.
- Elle donne des parements de qualité : grâce à la vibration, l’homogénéité du béton est assurée sans bulles d’air ou nids de cailloux.
- D’autres paramètres influent sur la qualité des parements en béton : le rapport E/C (eau/ciment), le soin apporté au coffrage, les adjuvants, les décoffrants et évidement la qualité de la mise en oeuvre.
- Elle augmente les performances du béton : les résistances mécaniques, la compacité et la durabilité.
La vibration est un gage de qualité pour le béton.
Attention tout fois à respecter le mode opératoire en fonction des systèmes de vibration (interne, externe,…), le temps de vibration, la profondeur des passes par couche, la vitesse de déplacement,… Je reviendrai sur le sujet prochainement.
Chaleur, vent et courant d’air : des ennemis…
On pense plus souvent à protéger le béton lors de coulage par temps froid ( en dessous de 5°C ou 8°C en fonction de la classe de ciment) en ajoutant à notre formulation des adjuvants (accélérateur de prise et de durcissement, réducteur d’eau, entraîneur d’air), par contre, on n’y pense rarement par temps chaud ou les jours de vent.
La chaleur et le vent accélère l’évaporation de l’eau qui joue un rôle primordial à l’hydratation et à la cristallisation du ciment. Si l’eau quitte le processus trop tôt, la réaction chimique ne se fait pas correctement et a des conséquences néfastes sur le béton. Afin d’empêcher l’évaporation prématurée de l’eau, il faut protéger le béton frais. On appelle ça faire la cure du béton. l’objectif est de retenir l’eau dans le béton pendant les phases de prise et de durcissement. Pour ce faire, plusieurs méthodes sont possibles et le choix sera fonction l’ouvrage. On peut simplement placer un film polyane (film plastique étanche) par dessus ou pulvériser un produit de cure qui formera une pellicule étanche (en fonction des produits, il faudra éliminer la couche filmogène pour la suite des travaux). on peut aussi arroser, régulièrement, en pluie fine la surface à protéger. Pour des petits objets, après démoulage ou décoffrage, une immersion dans l’eau ( s’inspirant du principe d’étuvage des usines de préfabrication) durant 7 jours donnera un très bon résultat.
Sortez couverts !
Les EPI (équipement de Protection Individuelle), obligatoires dans le milieu professionnel à l’atelier ou sur le chantier, je vous recommande fortement de les porter lors de mise en oeuvre à la maison… les dangers sont les mêmes !
- Le casque : il protège votre tête…et votre cuir chevelu, des chutes d’objets ou des éclaboussures de béton. Hé oui ! le béton ne rend pas vos cheveux brillants et soyeux.
- Les gants : ne mélangez pas votre béton à mains nues, même si ça vous rapproche de la matière et que votre créativité s’exprime par vos p’tits doigts ! Le contact directe de la peau et du ciment peut provoquer une allergie appelée gale du ciment.
- Les chaussures de sécurité ou bottes : protéger vos mains c’est bien, mais ne négligez pas vos pieds. Les chaussures de sécurité même étanches ne suffiront pas si vous travaillez le béton au sol. Quand vous avez les pieds dedans ! les bottes plus hautes, étanches sont la meilleure protection pour garder les pieds au sec.
- Les lunettes : elles ne sont pas obligatoires. En fonction de vos travaux et vos méthodes de travail, il peut être utile de porter des lunettes. Votre peau n’apprécie pas le béton, vos yeux encore moins.
- Le casque ou bouchons anti bruits : comme pour les lunettes, les protections anti bruits sont fonction de votre activité et de son environnement. Dans le doute, une protection supplémentaire ne peut pas nuire à votre santé.
Maintenant que vous avez pris connaissance de ces quelques règles fondamentales qui je l’espère amélioreront vos réalisations en béton, c’est à vous de jouer ! Je vous laisse à vos travaux et vos créations.
Béton scintillant ! Ou réfléchissant !
Béton qui brille…
On a rarement associé béton et esthétisme, et encore aujourd’hui, l’idée que le béton est laid, froid gris persiste. Il n’en est rien. Le béton offre une multitude de possibilités tant par ses formes, ses couleurs ou ses textures.
En partenariat avec Bton Design et l’entreprise Naullet, nous avons présenté la mise en oeuvre des bétons esthétiques coulés en place et préfabriqués à des architectes.
A cette occasion, l’entreprise Naulet nous a présenté des échantillons de leur cru!
La preuve en image…
Aujourd’hui, la palette de couleurs et de textures et presque infinie pour les bétons. Si en plus, nous ajoutons la possibilité de créer des formes à volonté, il y a de quoi satisfaire les goûts de chacun.
Parmi les innovations présentées, il avait le béton scintillant ou réfléchissant. Outre les aspects esthétiques que procure cette solution, elle a une réelle fonction signalétique. Au contact de la lumière générée par les feux des véhicules, les billes enchâssées dans le béton font office de miroir.
Avec différentes tailles de billes de verre réfléchissantes et différentes couleurs, la palette est vaste. Les utilisations peuvent donc être différentes, de la bordure de trottoir ou de rond point à l’enseigne publicitaire.
Evidement, la taille des billes fait partie des choix, au moment de la conception, qui vont avoir une influence sur le résultat attendu.
L’effet métal or : en jouant avec les différents éléments de conception, nous obtenons ainsi des résultats loin de l’image traditionnelle du béton. Les photos suivantes nous montrent deux exemples d’aspect métallisé dont un doré et l’autre argenté.
Effet métal argent avec motifs :
Essai avec des grosses billes : La taille des billes donne des résultats très différents aussi bien visuellement que techniquement.
De beaux effets marbrés : sans billes, bien d’autres aspects peuvent être obtenus. Ci-dessous deux effets marbrés de couleurs et de motifs différents.
Pour conclure…
Et oui ! pour finir, une dentelle en béton blanc, car oui c’est bien du béton! Les bétons et mortiers Ultra Haute Performance (fibrés ou non) permettent une finesse d’exécution allant jusqu’à révéler une empreinte digitale.
Nous rentrons dès à présent dans l’air des bétons scientifiques qui repoussent chaque jour les limites du possible.
Rénovation des sols en béton
Des sols en béton pour décorer…
Pour faire suite à un précédent billet concernant les sols en béton poncé, voici quelques images d’une restauration ou plutôt, à la vue du résultat, d’une transformation!
Le lieu est un atelier de menuiserie doté d’un sol en béton fortement endommagé. Le but est d’obtenir un sol fini esthétique et facile à entretenir.
On change pas une équipe qui gagne! La HTC Team était présente! Evidement la gamme des différentes machines a fait l’objet de divers essais.
Petites, moyennes ou grosses, toutes les machines ont été utilisées.
La présentation et les explications des protocoles sont une phase importante du déroulement des opérations.
Pour parfaire l’esthétisme, une imprégnation de couleur donne un résultat sans appel ! Le sol devient méconnaissable. On se croirait dans un salon grand luxe !
Pour finir, d’autres démonstrations et essais sont prévus. Donc affaire à suivre…
12 ans après…!
De retour sur un travail réalisé durant l’été 1999. Une cave avec des murs habillés en pierre et une centaine de mètres carré au sol en béton brute. L’objectif était d’habiller le sol de façon esthétique et innovante en utilisant des techniques reproductibles par les professionnels. En résumé : ne pas faire de ce travail « une relique »!
Le choix du matériaux : le béton (fait pour durer et fabriqué industriellement).
La technique: le ponçage et le polissage.
Au final (et après quelques litres de sueur!) : un sol en béton poli avec motifs incrustés.
Un sol sollicité, utilisé par un public sans scrupule qui doit se reposer sur des valeurs sûres et durables!
Quand est-il douze ans après?
Pourquoi revenir 12 ans après? C’est suite à une rencontre comme m’en procure régulièrement mon travail, il y a trois ans, lors d’une réunion de travail concernant le béton, un des interlocuteurs autour de la table parle de ses machines et de ses techniques de ponçage. Une entreprise suédoise implantée depuis deux ans en France, mais curieusement, le logo me dit quelque chose!
Quelques échanges techniques « sur les sols décoratifs en béton » plus loin, nous en venons à parler de ce travail:
« Tu as des photos? Ça m’intéresse!
-J’ai réalisé un dossier technique, je le numérise et te l’envoie par mail.
-oui, je suis curieux de voir! »
La chose est faite dès le lendemain et après vérification le logo de la machine utilisée est bien celui de HTC.
Et voici comment, trois ans après on se retrouve avec Yan pour constater l’état du sol.
Pas très brillant après toutes ces années!
Nous nous lançons dans des tests de nettoyage. Un premier au Twister un deuxième au DCS Hybrid. Les deux sont sans produit chimique (uniquement à l’eau).
Le premier plus « léger » permets un nettoyage approfondis grâce à des disques recouverts de poussière de diamant. Mais qui laisse un effet « peau d’orange ».
Le deuxième, avec une première passe au disque Hybrid (disque avec poussière de diamant associé à des segments de diamants) et les suivantes aux disques Twister (noir, rouge, blanc, vert, jaune, vert ). Là, l’effet « peau d’orange » est nettement atténué.
En conclusion, pour rénover ce sol, un ponçage s’impose ce qui aura pour effet de supprimer les tâches et les rayures (et du coups, plus de peau d’orange!).
Attendez vous à un futur billet sur la restauration de ce sol.